La pompe à chaleur pour datacenter (PAC) transforme la chaleur fatale des serveurs en ressource utile pour le chauffage et l’eau chaude de bâtiments voisins ou de réseaux urbains. Autrement dit, on passe d’un poste de dépense (refroidissement IT) à un levier d’efficacité énergétique, de décarbonation et parfois de revenus. Quels usages possibles, quelles technologies, quelle intégration avec l’infrastructure IT et les réseaux de chaleur, et avec quel retour sur investissement ?
Une salle IT rejette un flux quasi continu de chaleur à basse ou moyenne température (air extrait, eau tiède de boucles hydrauliques, retour de chillers, immersion liquide). Une PAC « rehausse » ce niveau pour alimenter des bureaux, des logements (ECS), une piscine municipale, des serres agricoles ou un réseau de chaleur local. On parle souvent de récupération de chaleur et de valorisation énergétique.
Selon l’architecture, on privilégie des PAC eau-eau sur boucle tempérée, des PAC air-eau (air extrait), des chillers réversibles avec récupération, ou des technologies à CO₂ / NH₃ pour viser des départs plus élevés. L’objectif est de maximiser le COP/SCOP et la part d’énergie réutilisée, tout en préservant la disponibilité IT.
Les bénéfices sont multiples : abaisser l’empreinte carbone, réduire les OPEX de refroidissement, améliorer l’ERE (Energy Reuse Effectiveness), et accroître l’acceptabilité locale d’un centre de données. La PAC performe lorsque l’aval présente un besoin quasi permanent (ex. ECS, bassins, process). Côté indicateurs, on suit le COP instantané, le SCOP saisonnier, le PUE (côté IT) et le WUE (eau). La réutilisation est d’autant plus efficace que l’écart de température source/usage est faible, ce qui incite à des boucles basses températures en ville.
Pour approfondir les logiques de réseaux de chaleur et de boucles tempérées, l’ADEME propose des ressources de référence sur la chaleur renouvelable et de récupération. De même, Euroheat & Power publie des retours d’expérience sur les réseaux urbains, et l’ASHRAE fournit des guides techniques pour les environnements data centers.
Plus le Delta T est modéré entre la source (boucle 25–35 °C) et l’usage (55–65 °C selon besoins), plus le COP grimpe. Les usages à moyenne température (ECS collective, piscines, process peu exigeants) se marient bien. Pour des départs plus élevés, on recourt à des PAC haute température, à des cascades (CO₂, NH₃) ou à un pré‑chauffage PAC + appoint.
La PAC se combine souvent avec le free cooling (air/eau) et l’adiabatique afin de minimiser l’usage des compresseurs quand le climat le permet. L’ajout d’un stockage thermique (ballons, matériaux à changement de phase) lisse les pointes, découple production/usage et améliore le SCOP. Un pilotage via GTC/BMS et des modèles prédictifs (digital twin) optimise consignes, débits et bascules entre modes.
Le choix du réfrigérant (CO₂, HFO, NH₃) anticipe les évolutions F-Gaz et soutient la trajectoire bas‑carbone. Les chillers réversibles à récupération totale s’intègrent bien là où des dry coolers ou tours existent déjà, tandis que les PAC eau‑eau excellent sur boucles hydrauliques IT ou en refroidissement liquide.
La disponibilité IT prime : on conçoit en N+1 (ou N+N) pour PAC, pompes, échangeurs et alimentations, avec des asservissements qui priorisent le rejet froid en cas d’indisponibilité du réseau aval. La PAC doit pouvoir s’effacer sans compromettre le refroidissement des serveurs.
On déploie un plan de comptage (kWh thermiques, électriques, débits, températures) pour piloter l’ERE, le SCOP et les économies. Les contrats de fourniture de chaleur (PPA thermique, garanties de performance) cadrent prix, indexations et pénalités, en répartissant risques et bénéfices entre le datacenter et le réseau/utilisateur final.
La réussite passe par un dimensionnement précis (débits, ΔT, échangeurs), un schéma hydraulique clair, un câblage d’asservissements robuste, et une GTC ouverte (interopérabilité, cybersécurité). En exploitation, on surveille vibrations, qualité d’eau, pressions, et rendements à charges partielles. La maintenance préventive et, au besoin, prédictive, sécurise performance et disponibilité.
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Les PAC datacenter s’insèrent naturellement dans les réseaux de chaleur urbains (logements, écoles, hôpitaux), alimentent des piscines et équipements sportifs, ou servent des process industriels. Les modèles vont de la vente de chaleur à des partenariats plus intégrés avec partage d’investissement et garanties de performance. La rentabilité dépend du profil de charge IT, des prix de l’énergie, des aides, de la distance entre source et usage, et de la gouvernance locale. Pour les projets multi‑sites (parcs d’activités, campus), des boucles locales basses températures facilitent l’équilibrage énergétique.
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